Le pain de la colère : inflations et pénuries au Maghreb
Par Pierre Boussel
Par Abdullah Amin al-Hallaq et Dommar al-Soleman – Cet article se propose d’aborder la « question orientaliste » dans une perspective contemporaine, à la lumière des développements majeurs survenus dans le monde arabe depuis le déclenchement des révolutions en 2011.
À l’aube des élections européennes, le continent est saisi d’un intérêt particulier pour un scrutin dont la participation est pourtant historiquement faible. Il n’y a toutefois rien d’étonnant à cela, car depuis quelques années, le Vieux Continent est caractérisé par une montée en puissance de sujets transétatiques qui unifient autant la politique européenne qu’ils transforment la structure des forces en présence.
Pays du voisinage européen au cœur d’une région stratégique pour le Vieux Continent, la Syrie aura été le théâtre d’un des conflits les plus signifiants depuis la fin de la guerre froide. Avant d’être un conflit armé, ce que l’on nomme conflit, est un conflit politique, à savoir une tentative populaire de révolution démocratique muée sous l’effet de la répression du régime en guerre civile, régionale et internationale. Or ce conflit, dont l’horreur marquera durablement les mémoires, n’a pas surgi subitement. Sans être parfaitement prévisible, il était annoncé.