30/05/2023

Algérie-Palestine : des sentiers qui s’entrecroisent

visuel Journée d'étude Palestine Algérie

Vidéo PANEL 1
Imaginaires impériaux et
production de savoir anticoloniaux

Vidéo PANEL 2
Économies de la 
dépossession

Vidéo PANEL 3
Des solidarités anticoloniales
en mouvement

Vidéo PANEL 4
De l’incontournable comparaison

Vidéo PANEL 5
Table ronde : Tisser des liens

Une initiative du Centre arabe de recherche et d’études politiques de Paris (CAREP Paris) et l’ Observatoire des Mondes Arabes et Musulmans (OMAM),
Université libre de Bruxelles.

  • Date : 22 juin 2023, de 9h30 à 20h.
  • En présentiel : 12, rue Raymond Aron 75013 Paris
  • A distance  : s’inscrire via le bouton Inscription à la visioconférence

Présentation

La Palestine occupe désormais une place centrale dans le champ des études comparatistes sur les colonies de peuplement. De récents travaux explorent le cas palestinien en relation avec d’autres contextes tels que le Canada, les États-Unis, l’Australie ou l’Afrique du Sud. C’est ce dernier cas qui certainement suscite le plus d’attention de la part des chercheurs et des politiques, notamment à la lumière des débats sur le crime d’apartheid et les imaginaires de libération. D’autres contextes nationaux, en particulier ceux où la décolonisation s’est traduite par le départ des colons, restent pourtant à la marge de cette littérature. C’est le cas de l’Algérie qui, bien que partageant avec la Palestine une histoire commune de colonialisme, de solidarité et de révolution, n’a fait l’objet que de très peu d’études, aussi bien en français qu’en anglais. Cette absence criante constitue le point de départ de cette journée d’étude qui, en mettant au jour les continuités et discontinuités entre les contextes algérien et palestinien, ambitionne de contribuer aux débats en cours.

Il s’agit d’abord d’examiner comment les imaginaires et la production de savoirs coloniaux ont façonné ces sociétés dans le cadre d’efforts impériaux à l’échelle globale. Dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur la dimension matérielle des occupations française et israélienne, analysant les effets de la dépossession aussi bien sur le foncier que sur le travail ou l’espace urbain. Le retour aux années 1960 est également l’occasion de réfléchir aux solidarités anticoloniales, à leurs formations et à leurs circulations transnationales jusqu’à nos jours. Puis, nous examinerons les défis méthodologiques, théoriques et politiques que soulèvent la comparaison entre ces deux contextes. En guise de conclusion, une table ronde nous invitera à observer ces croisements dans le domaine de la culture avec un intérêt particulier voué au travail d’archivage et à l’histoire orale.

Réunissant des chercheurs d’horizons divers, des militants, des diplomates et des artistes, l’ambition de cette journée est de dépasser les boîtes noires idéologiques construites par les historiographies coloniales et les régimes politiques pour restituer les liens profonds qui unissent les sociétés algérienne et palestinienne. En fin de compte, il s’agit de créer un espace pour penser non seulement les espoirs mais aussi les tensions et les contradictions inhérentes aux luttes décoloniales à différents moments de l’histoire.

Programme de la journée

9h30 I Accueil du public

9h45 – 10h00 I Mot d’ouverture par Leila SEURAT et Omar JABARY SALAMANCA

10h00 – 11h30 I Panel 1 · Imaginaires impériaux et production de savoirs anticoloniaux
Modération : Todd Sheppard, Johns Hopkins Univerity

  • Sylvie THÉNAULT, CNRS/Université Paris 1,
    L’Algérie: une histoire de racisme colonial
  • Omar JABARY SALAMANCA, Université libre de Bruxelles
    Pour une épistémologie anticoloniale : la Palestine au-delà du paradigme d’Oslo

 11h30 – 13h00 I Panel 2 · Économies de la dépossession
 Modération :  Fatiha TALAHITE, CNRS (Cresspa)

  • Muriam HALEH DAVIS, University of California, Santa Cruz,
    Islam et capitalisme racial en Algérie (par Zoom)
  • Taher LABADI, Ifpo, Jérusalem,
    Économies du colonial en Palestine : dépossession, exploitation, contre-insurrection
  • Baptiste SELLIER, EHESS (CéSor),
    L’espace urbain comme instrument de maintien de l’ordre

13h00 – 14h00 I Pause déjeuner

 14h00 – 15h45 I Panel 3 · Des solidarités anticoloniales en mouvement
Modération : Jihan SFEIR, Université libre de Bruxelles

  • Hassan BALAWI, Premier-conseiller à la Mission de Palestine à Bruxelles,
    Soutiens diplomatiques et réseaux de solidarité croisés avant et après 1962
  • Nicolas DOT-POUILLARD, Chercheur associé à Ifpo, Beyrouth
    La Palestine, l’Algérie et la question panarabe (par Zoom)

 15h30 – 15h45 I Pause café

15h45 – 17h15 I Panel 4 · De l’incontournable comparaison

 Modération : Véronique BONTEMPS, CNRS-IRIS

  • Abaher EL-SAKKA, Université de Birzeit, 
    Comparer l’Algérie et la Palestine : réflexions théoriques, méthodologiques et politiques
  • Malika RAHAL , CNRS-IHTP, 
    Algérie-Palestine : comment ne pas comparer ?

 17h15 – 18h00 I Pause

 18h00 – 20h00 I Table Ronde · Tisser des liens
Modération : Élias SANBAR

  • Yanis ARAB, Université de Montréal & Maissoun SHARKAWI, Ifpo / Université de Kadoori,
    L’Algérie et la Palestine au 19eme siècle : quelles archives pour documenter les croisements et circulations
  • Nourredine AMARA, Historien,
    Crime de colonisation et justice : Palestine un futur antérieur de l’Algérie ?
  • Sadia AGSOUS, CESSP,
    À l’encontre du « butin de guerre » :  des usages différenciés de la langue du colon en Algérie et en Palestine
  • Olivier HADOUCHI, Université Sorbonne Nouvelle (Paris III),
    Le cinéma militant et les révolutions anticoloniales arabes
  • Adeline ROSENSTEIN, Metteure en scène, comédienne et auteure,
    « Laboratoire Poison » et la mémoire de la trahison révolutionnaire

Biographies des intervenants

Sadia AGSOUS-BIENSTEIN

Diplômée de l’INALCO et membre de l’IREMAM, Sadia Agsous-Bienstein est chercheuse en langues, littératures et cultures arabes et hébraïques et enseigne au département d’études arabes de l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Ses recherches s’enracinent dans les études culturelles, en traductologie et dans la pensée arabe moderne pour investir les relations juives-arabes en Palestine, les archives culturelles palestiniennes « pré-1948 ». Intéressée par l’histoire intellectuelle de l’espace arabe et plus particulièrement dans le cadre des relations juives-arabes, elle mène actuellement un projet de recherche sur l’approche des intellectuels et écrivains de l’espace arabe face à l’antisémitisme européen et à la Shoah. Son ouvrage Derrière l’hébreu, l’arabe : Le roman palestinien en hébreu (1966-2017), (Classiques Garnier, 2022).

Nourredine AMARA

Noureddine Amara est historien. Il a soutenu sa thèse à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 2019, intitulée Faire la France en Algérie. Émigration algérienne, mésusages du nom et conflit de nationalité dans le monde : de la chute d’Alger aux années 1930. Research fellow à Yale Law School-Kamel Center en 2021- 2022, il travaille en ce moment au manuscrit de son livre tiré de sa thèse. Noureddine Amara entame par ailleurs un second projet s’intéressant à la question de l’authenticité des documents et celle des faux papiers produits par divers sujets d’empire réclamant la protection consulaire française en se disant Algériens. Il est aussi engagé dans un projet collaboratif portant sur la question des crimes coloniaux, de l’esclavage et des réparations, projet porté par African Futures Lab.

Yanise ARAB

Après une licence d’histoire à Grenoble (2014-2017), Yanise Arab s’engage dans un Master de recherche en Histoire à l’EHESS Paris. Sous la direction de Véronique Bontemps, ses travaux portaient sur la communauté palestinienne en Algérie depuis l’Indépendance (M1) ainsi que sur les trajectoires et expériences algériennes en Palestine à l’époque coloniale (1830-1948) et sur les retours des descendants en Algérie après 1962. Sa thèse de doctorat en histoire, débutée en septembre 2020 à l’Université de Montréal sous la direction de Madame Dyala Hamzah, porte sur les migrations algériennes en Palestine tout au long de l’époque coloniale (1830-1948). Yanise est également l’auteur de deux livres sur la Palestine : Un pas vers la Paix Mémoires d’un jeune Palestinien (2015) et Palestine pour une Paix-Juste (2017). Il a récemment publié un article scientifique dans la Revue Saha basée à Montréal intitulé L’obstacle de la langue française chez l’étudiant palestinien en Algérie depuis l’indépendance.

Hassan BALAWI

Né à Naplouse, Hassan Balawi a fait ses études universitaires en France où il a obtenu un Master sciences humaines et sociales en 2013 à Université Paris 1 Pantheon-Sorbonne et un diplôme du cycle international de perfectionnement à l’Ecole nationale d’Administration (ENA). Depuis 1991, il travaille à l’OLP et puis pour l’Autorité nationale palestinienne, dans les domaines de l’Information et la diplomatie, il est aujourd’hui Premier-conseiller à la Mission de Palestine à Bruxelles. Ancien journaliste à la télévision palestinienne à Gaza, il est l’auteur du livre Gaza dans les coulisses du mouvement national palestinien (Denoël, 2009) et vient de terminer la biographie en arabe, paru récemment à Beyrouth du dirigeant palestinien Hani Al-Hassan.

Véronique BONTEMPS

Véronique Bontemps est docteure en anthropologie (Université Aix-Marseille, 2009), et chargée de recherche au CNRS depuis 2013. Ses travaux relèvent de l’anthropologie des sociétés palestiniennes contemporaines au Moyen-Orient, à travers trois thèmes principaux : les frontières et les inégalités, les sociétés urbaines et les expériences de la maladie.

Nicolas DOT-POUILLARD

Chercheur associé à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo), et consultant pour plusieurs organismes internationaux. Résidant à Beyrouth, il est l’auteur de trois ouvrages : Tunisie, la révolution et ses passés (IréMMO / L’Harmattan, 2013), De la théologie à la libération. Histoire du Jihad islamique palestinien (avec Wissam Alhaj et Eugénie Rébillard, La Découverte, 2014) et La Mosaïque éclatée. Une histoire du mouvement national palestinien, 1993-2016 (Actes Sud, 2016).

Olivier HADOUCHI

Olivier Hadouchi, docteur en études cinématographiques (Paris III) chercheur indépendant, il a publié des textes dans des ouvrages collectifs et donné des conférences sur les représentants filmiques des luttes de décolonisation ou révolutionnaires du Sud, durant les années 1960 et 1970, notamment autour de la constellation tricontinentale (La Havane-Alger-Hanoï…).

Muriam HALEH DAVIS

Muriam Haleh Davis est associate professor (maître de conférences) à l’Université de California, Santa Cruz. Elle est l’auteur du livre Markets of Civilization: Islam and Racial Capitalism in Algeria (Marchés de civilisation : Islam et capitalisme racial en Algérie), publié par Duke University Press en 2022. Elle est co-directrice du groupe de recherche indépendant MERIP (Middle East Research and Information Project) et éditrice pour la page Maghreb de Jadaliyya. Elle a également co-dirigé North Africa and the Making of Europe: Governance, Institutions and Culture, un ouvrage collectif paru chez Bloomsbury Press en 2018.

Omar JABARY SALAMANCA

Omar Jabary Salamanca est chargé de recherche FNRS au REPI et co-directeur de l’Observatoire des mondes arabes et musulmans (OMAM) à l’Université libre de Burxelles. Ses recherches portent sur les histoires, les géographies et les théories du développement, l’économie politique, l’écologie politique et les études sur les sciences et les technologies dans les contextes coloniaux. Il s’intéresse également aux histoires globales et aux pratiques archivistiques des mouvements de solidarité anticoloniaux. Omar a publié plusieurs articles scientifiques, chapitres de livres et compilations éditées sur des thèmes liés à la politique des infrastructures urbaines, au colonialisme de peuplement et aux études sur le développement. Il termine actuellement un livre sur la vie politique des infrastructures en Palestine, qui sera publié par Verso Books. Omar est membre du comité de rédaction d’Arab Urbanism et de Jadaliyya Cities, des comités consultatifs internationaux d’Antipode et d’ACME, du comité de lecture de Regards et du comité directeur de l’International Critical Geography Group. Il est également cofondateur et programmateur du festival d’art et de cinéma Eye On Palestine.

Taher LABADI

Taher Labadi est chercheur à l’Ifpo, Jérusalem. Ses travaux en cours portent sur les zones franches industrielles qu’il étudie comme des laboratoires de la libéralisation économique et de l’intégration dans la mondialisation en Palestine et au Moyen-Orient. Ses recherches interrogent plus généralement les discours, savoirs et pratiques économiques dans cette région en proie aux (néo)colonialismes, aux guerres et aux révoltes.

Malika RAHAL

Malika Rahal est historienne, chargée de recherche HDR au CNRS, et directrice de l’Institut d’Histoire du Temps Présent. Elle est spécialiste de l’histoire contemporaine de l’Algérie et plus généralement du Maghreb contemporain. Elle dirige thèses et mémoires de master à l’Université de Paris 8.

Adeline ROSENSTEIN

Metteuse en scène, comédienne et autrice, Adeline Rosenstein (1971) est originaire de Genève et de nationalité allemande. Sa démarche, que l’on peut qualifier d’écriture documentaire théâtrale, la mène à se confronter à des questions de société et d’histoire dans une approche à la fois engagée et réflexive. Après avoir vécu à Jérusalem (1992-1995), Berlin (1995-2008) et Buenos Aires (2004-2007), elle vit depuis 2009 à Bruxelles. Son théâtre est caractérisé par la recherche d’un langage à la fois historique, poétique, militant et documentaire. Au théâtre Océan Nord et La Balsamine, elle crée les 6 épisodes de la série Décris-ravage, projet documentaire sur la question de Palestine qui obtient les prix de la critique 2014 et prix SACD 2016 catégorie « découvertes ». Entre 2019 et 2022 elle crée les 4 épisodes de Laboratoire Poison, spectacle documentaire sur la représentation et la répression de quatre mouvements de résistance victorieux, les Partisans Armés belges, le FLN, le MNC-Lumumba et le PAIGC d’Amilcar Cabral.

Élias SANBAR

Né à Haifa, Élias Sanbar est un intellectuel palestinien. Fondateur et rédacteur en chef de la Revue d’études palestiniennes (1981-2006), il a enseigné à l’Université Paris VII puis a été Professeur invité à Princeton.

Membre de la délégation palestinienne aux négociations de paix (Madrid 1991 puis Washington 1992-1993) il a ensuite pris la direction de la délégation palestinienne aux négociations multilatérales de paix sur les réfugiés (1993-1997). Ambassadeur, Délégué permanent de la Palestine à l’UNESCO (2011-2021), il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la Palestine et a également traduit une partie de l’œuvre de Mahmoud Darwich.

Abaher EL-SAKKA

Abaher El Sakka obtient un doctorat de sociologie à l’Université de Nantesen 2005. Enseignant et chercheur à l’Université de Nantes de 1998 à 2006. Actuellement professeur de sociologie à l’Université de Birzeit, en Palestine. Rédacteur en chef d’Idafat : la revue arabe de sociologie. Vice-président du conseil d’administration du Conseil arabe des sciences sociales. Ses études les plus importantes sont consacrées aux processus culturels et aux pratiques sociétales, ainsi qu’aux enjeux politiques et identitaires et aux expressions artistiques, mouvements sociaux, colonialisme, l’histoire sociale, histoires des sciences sociales, études urbaines. Une large partie de ses recherches porte sur l’histoire sociale de la ville de Gaza auquel il a consacré un ouvrage dont plusieurs tomes sont en parties achevés l’histoire sociale de la ville de Gaza.

Baptiste SELLIER

Baptiste Sellier est doctorant à l’EHESS (CéSor), et termine actuellement sa thèse qui porte sur l’aménagement israélien de quartiers palestiniens à Jérusalem et à Jaffa, situés au cœur de villes sous administration israélienne directe. Il s’intéresse à la dimension « contre-insurrectionnelle » des politiques d’urbanisme israéliennes appliquées à ces quartiers et à leurs habitants. Il adopte une approche interdisciplinaire qui allie la sociologie, l’anthropologie, l’histoire et la géographie dans une démarche comparative avec l’aménagement urbain français en Algérie coloniale, aussi conçu comme un instrument de maintien de l’ordre.
Il anime et coordonne par ailleurs avec Véronique Bontemps et Marion Slitine un séminaire de recherche à l’EHESS centré sur l’appréhension des terrains palestiniens par les sciences sociales. Il est l’auteur d’un article pour l’ouvrage à paraître La Question palestinienne au prisme du colonial, qui s’intitule L’usage du droit foncier par l’Etat d’Israël comme arme d’appropriation de l’espace palestinien. Quelle comparaison avec l’Algérie coloniale ?

Jihane SFEIR

Jihane Sfeir est historienne, enseignante chercheure et directrice de la Maison des Sciences Humaines à l’Université libre de Bruxelles. Spécialiste du monde arabe contemporain, elle est rattachée au REPI (Recherche en enseignement et politique internationale), ses recherches et publications portent sur les réfugiés palestiniens, les archives, l’histoire et la mémoire dans le monde arabe avec une attention particulière pour le Liban et la guerre civile.

Maissoun SHARKAWI

Maissoun Sharkawi, est professeure assistante au Département des arts appliqués de l’Université technique palestinienne Kadoori à Ramallah. Sharkawi est titulaire d’un doctorat en Histoire de l’Université de Lorraine-Nancy. Sa thèse explore l’environnement social, historique et économique dans lequel le concept de patrimoine culturel palestinien a été formulé au cours des deux derniers siècles. Elle est actuellement lauréate de programme Al-Maqdisi/Hubert Curien dont travaille avec une équipe franco-palestinienne au sujet des Exils et migrations algériennes en Palestine, XIXe-XXe siècles. Elle est également chercheure associée à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) et travaille comme experte de l’UNESCO pour la mise en œuvre de la convention de 2003 sur le patrimoine culturel immatériel PCI.

Todd SHEPARD

Todd Shepard est professeur d’histoire à Johns Hopkins University (Baltimore), spécialiste de la France contemporaine et des études coloniales. Il a publié chez Payot Mâle décolonisation. L’« homme arabe » et la France, de l’indépendance algérienne à la révolution iranienne (2017) et 1962. Comment l’indépendance algérienne a transformé la France (2018). Il a coédité, avec Catherine Brun, Guerre d’Algérie. Le sexe outragé (CNRS éd., 2016).

Fatiha TALAHITE

Fatiha Talahite est économiste, HDR, ex-chargée de recherche hors classe au CNRS, actuellement chercheure associée aux UMR CNRS EconomiX/Université Paris Nanterre et Cresppa-GTM/Universités Paris 8 & Paris Nanterre. Entrée au CNRS en 1995, elle a d’abord été affiliée au Clersé/Université Lille 2, puis au CEPN/Université Paris 13 (2000-2012), enfin au Cresppa-GTM (2012-2022). Jusqu’en 1995, elle était maitresse-assistante à l’Université d’Oran (Algérie) où elle a fait ses études d’économie et soutenu en 1983 une thèse intitulée Salariat féminin et travail domestique. Le cas de l’Algérie. Ses nombreuses publications portent notamment sur la transformation de l’économie algérienne et les changements institutionnels, les théories de la rente pétrolière, l’économie du genre (théorique et appliquée au monde arabe et musulman). Depuis 2013, elle co-dirige un séminaire mensuel de recherche Économies du monde musulman. En 2022 elle a participé comme senior fellow au programme Extractivism de l’université de Marbourg en Allemagne.

Sylvie THÉNAULT

Historienne, agrégée d’histoire et directrice de recherche au CNRS, Sylvie Thénault est spécialiste de la guerre d’indépendance algérienne. Ses travaux portent sur le droit et la répression légale pendant la guerre d’indépendance algérienne. Elle a en particulier étudié des mesures ponctuelles, comme les couvre-feux en région parisienne et les camps d’internement français entre 1954 et 1962. Ses recherches s’orientent vers l’étude de l’internement à la période française dans son ensemble, dans le champ de l’étude de l’administration coloniale en Algérie : structures, législation, personnel, pratiques.