01/03/2023

Séismes en Turquie et en Syrie : quels défis pour les relations internationales et l’aide humanitaire ?

visuel table ronde séismes

Table ronde organisée par le Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (CAREP Paris) :

  • Date : vendredi 14 avril 2023
  • Horaire : de 16h à 18h
  • En présentiel : CAREP Paris : 12, rue Raymond Aron 75013 Paris
  • À distance : en s’inscrivant sur zoom via le bouton « s’inscrire à la visioconférence »

Argumentaire

Les séismes qui secouent la Turquie et la Syrie depuis le 6 février 2023 sont sans précédent au Moyen-Orient depuis le XIIe siècle. Dans une région déjà frappée par la guerre et les tensions régionales, l’ampleur des dégâts matériels d’une part, et le nombre de  victimes qui avoisine les 50 000 morts d’autre part, focalisent l’attention médiatique et remettent le lien entre politique et action humanitaire au centre du débat.

Cette catastrophe naturelle et humanitaire repose donc avec acuité la question de l’acheminement de l’aide. Car malgré l’urgence, celle-ci est prisonnière d’enjeux politiques et dépend des accords entre institutions internationales (ONU, Europe), ONG, gouvernements locaux et différentes factions armées contrôlant un territoire morcelé. Si dans la Turquie d’Erdogan, celle-ci parvient tant bien que mal aux victimes, elle n’est délivrée qu’au compte-gouttes dans le nord-ouest syrien. En effet, plus d’une semaine après les premières secousses, celle-ci n’était acheminée que via le seul passage frontalier ouvert à Bab el Hawa. Malgré l’ouverture de deux autres points de passage dernièrement, l’aide occidentale reste extrêmement faible.

Par ailleurs, Bachar Al-Assad joue habilement de cette situation chaotique, accusant les sanctions occidentales d’être responsables du désastre humanitaire. Le détournement de l’aide par le régime syrien a pourtant été largement documenté depuis le soulèvement de 2011. L’ironie est que ces tremblements de terre pourraient bien jouer un rôle central dans l’accélération de la normalisation avec le régime syrien.

Partant, cette table-ronde vise à dépasser le traitement médiatique des séismes pour interroger ce qu’ils posent comme défis aux relations internationales. À partir du terrain, nous questionnons les limites de l’aide humanitaire internationale et les initiatives citoyennes palliant à l’aide publique ou intergouvernementale. 

Cette table ronde aura pour objectif de faire dialoguer des acteurs de terrain avec des praticiens et des sociologues. Il sera également question de l’impact des séismes sur les relations interétatiques à l’échelle régionale et les politiques de récupération par les régimes syrien et turc. Enfin, ces catastrophes seront traitées sous l’angle de la solidarité internationale et des mutations du principe de sécurité internationale. Ce dernier doit aujourd’hui être repensé dans sa globalité – certains spécialistes appelant à une « sécurité globale » (Badie, 2020)  – y intègrent, entre autres, des risques environnementaux, tels que les séismes.

Bertrand BADIE

Bertrand Badie est spécialiste des relations internationales, professeur émérite des Universités à Sciences Po Paris et enseignant-chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales (CERI).

Agnès Levallois

Agnès LEVALLOIS

Agnès Levallois est l’actuelle vice-présidente de l’iReMMO. Maîtresse de conférence à la Fondation pour la recherche stratégique, elle est aussi consultante spécialiste du Moyen-Orient et chargée de cours à Sciences Po Paris.

Rony BRAUMAN

Rony Brauman est médecin (spécialisé en pathologie tropicale) connu pour son rôle dans l’humanitaire il devient Président de l’ONG internationale Médecins sans frontières (MSF) de 1982 à 1994. Il occupe aujourd’hui le poste de directeur d’études à la fondation de l’ONG.

Bayram Balci

Bayram BALCI

Bayram Balci est chercheur au CERI, Sciences Po Paris. Il a été chercheur et directeur à l’Institut Français d’Études Anatoliennes à Istanbul entre 2017 et 2022.

 

Salam Kawakibi - Photo

Salam KAWAKIBI
Modération

Chercheur en sciences politiques, Salam Kawakibi est directeur du Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (CAREP Paris). Entre 2000 et 2006, il a dirigé l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) à Alep. Il est aussi l’ancien directeur adjoint à l’Arab Reform Initiative.