11/06/2025

Europe et guerre à Gaza

Vers un tournant dans les alliances et la diplomatie
Par l’Unité d’analyse politique de l’ACRPS
Protests for Gaza
Photo de Rami Gzon © Unsplash

Les relations entre les États d’Europe occidentale et Israël se sont développées dans le cadre d’un partenariat stratégique particulier, fondé sur des considérations politiques et historiques liées aux persécutions subies par les Juifs en Europe — notamment la Shoah durant la Seconde Guerre mondiale —, sur l’alliance avec Israël et avec les États-Unis au Moyen-Orient, ainsi que sur des intérêts imbriqués dans les domaines du commerce, de la défense et de la technologie. Pendant des décennies, les États européens ont adopté une position de soutien au « droit d’Israël à se défendre », en évitant de prendre des positions claires face aux violations continues commises par Israël à l’encontre du peuple palestinien. 

Cet alignement s’est manifesté avec plus d’évidence encore après l’opération dénommée « Déluge d’Al-Aqsa », le 7 octobre, lorsque les principales capitales européennes ont adopté des positions pratiquement identiques à celles des États-Unis, en condamnant l’attaque et en soutenant fermement les opérations militaires israéliennes visant à détruire les capacités du Hamas et à mettre fin à son pouvoir à Gaza. Cependant, l’évolution de la guerre — désormais entrée dans son vingtième mois — et, en particulier, la violation par Israël de l’accord de cessez-le-feu ainsi que la reprise de l’agression le 18 mars 2025, de même que l’adoption d’une politique d’affamement collectif et de blocage de l’aide humanitaire, ont rendu de plus en plus visibles les crimes commis contre les civils. Cela a généré une pression croissante sur les positions officielles des gouvernements européens, à commencer par le gouvernement irlandais[1], menant à la formation progressive d’approches différenciées vis-à-vis d’Israël, que l’on peut regrouper en deux orientations principales :

Unité d’analyse politique de l’ACRPS

L’Unité d’analyse politique est un département du Arab Center for Research and Policy Studies (Doha) consacré à l’étude de l’actualité dans le monde arabe. Elle vise à produire des analyses pertinentes utiles au public, aux universitaires et aux décideurs politiques de la région et du reste du monde. En fonction des questions débattues, elle fait appel aux contributions de chercheurs et de spécialistes du ACRPS ou de l’extérieur. L’Unité d’analyse politique est responsable de l’édition de trois séries de publications scientifiques rigoureuses : Évaluation de situation, Analyse politique et Analyse de cas.

Une orientation traditionnelle fondée sur l’héritage, l’armement et les partenariats stratégiques

L’Allemagne constitue le noyau dur de cette orientation, fondée sur ce qu’elle qualifie d’« engagement historique et moral » envers Israël, dans le cadre de ce qui est désigné comme « intérêt supérieur de l’État ». Les exportations militaires allemandes vers Israël ont atteint, pour la seule année 2023, environ 326 millions d’euros, soit 33 % du volume total des importations d’armes israéliennes, selon les données de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) publiées en avril 2025. Ces livraisons comprennent des composants de défense, des technologies radar, ainsi que des armes légères et lourdes, faisant de l’Allemagne le principal fournisseur européen d’armements à Israël. Cependant, la position allemande a commencé à évoluer progressivement au cours des dernières semaines — du moins sur le plan rhétorique — en raison de l’intensification des massacres dans la bande de Gaza. Berlin a ainsi annoncé, en mai dernier, qu’elle n’exporterait plus aucune arme susceptible d’être utilisée en violation du droit international humanitaire. Le chancelier allemand a déclaré « ne plus comprendre ce que fait l’armée israélienne dans la bande de Gaza, ni dans quel but », ajoutant qu’« un tel niveau de dommages infligés à la population civile ne peut plus être justifié comme une lutte contre le terrorisme du Hamas ». Dans le même ordre d’idées, le ministre allemand des Affaires étrangères a qualifié la situation à Gaza d’« insupportable », affirmant que l’Allemagne « ne procédera pas à des exportations d’armes susceptibles de causer davantage de dégâts » [2] — une prise de position sans précédent dans l’histoire des relations avec Israël.

Le Royaume-Uni partage cette même approche. En 2023, Londres a exporté vers Israël des équipements militaires, des composants d’aéronefs et des systèmes radar pour une valeur estimée à quelque 18 millions de livres sterling. En dépit de la montée des protestations internes contre la guerre israélienne à Gaza, le gouvernement britannique a refusé, pendant des mois, de répondre favorablement aux appels à un cessez-le-feu, se contentant de soutenir des « pauses humanitaires temporaires ». Bien que Londres se soit ensuite jointe à la France et au Canada pour menacer d’adopter des mesures punitives [3] contre Israël, elle n’a pas encore annoncé de suspension globale de ses exportations d’armes. Des pays comme l’Autriche, la République tchèque et la Hongrie ont quant à eux maintenu un soutien constant à Israël, mus par des considérations idéologiques de droite conservatrice, renforcées par des partenariats économiques et sécuritaires. Ces États représentent l’aile la plus intransigeante de l’Union européenne contre toute mesure punitive à l’égard d’Israël ; ils se sont à plusieurs reprises abstenus de voter des résolutions condamnant l’agression ou appelant à une trêve, insistant sur le « droit d’Israël à se défendre ».

Une critique croissante et des positions politiques et législatives avancées

En opposition au camp du soutien, un axe européen s’est formé, composé d’États ayant adopté des positions plus avancées face à la guerre à Gaza : l’Espagne, l’Irlande, la Norvège et la Slovénie, rejoints par la France et l’Italie. Ces pays se sont distingués par des critiques plus explicites des politiques israéliennes et par l’adoption de mesures concrètes, parmi lesquelles la suspension des exportations d’armes, la reconnaissance de l’État de Palestine et le soutien à des actions en justice devant la Cour internationale de justice. L’Espagne est à la tête de ce front européen opposé aux politiques israéliennes à Gaza : elle a suspendu toutes ses exportations militaires vers Israël dès octobre 2023 et a annulé les contrats existants d’importation de munitions israéliennes. La ministre espagnole des Droits sociaux, Ione Belarra, a également qualifié les politiques israéliennes à Gaza de « génocide », appelant à la mise en accusation du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, devant la Cour pénale internationale. En mai 2024, l’Espagne a reconnu officiellement l’État de Palestine, avant de rejoindre la procédure juridique engagée devant la Cour de La Haye [4]. L’Irlande et la Norvège ont adopté une approche similaire, quoique dans un ton moins radical : elles ont suspendu leur coopération militaire avec Israël, soutenu toutes les initiatives des Nations unies appelant à un cessez-le-feu, et ont reconnu l’État de Palestine dans le cadre d’une initiative conjointe [5]. La Slovénie s’est ensuite ralliée à ce mouvement, renforçant ainsi le bloc européen favorable à une rééquilibration des relations avec Israël.

Quant à la France, sa position a évolué progressivement : d’un soutien inconditionnel à l’offensive — incluant l’appel du président Emmanuel Macron à « constituer une coalition mondiale contre le Hamas » — jusqu’à une prise de position fortement critique à l’égard des politiques israéliennes, exprimée le 30 mai 2025, où il a été déclaré que le siège humanitaire « crée une situation intenable sur le terrain » et que, « en l’absence d’une réponse satisfaisant aux besoins humanitaires […], il sera nécessaire de durcir notre position collective ». Macron a également appelé à l’imposition de sanctions contre les colons israéliens et affirmé que la France serait prête à reconnaître l’État de Palestine si aucune solution politique équitable ne voyait le jour [6]. L’Italie, enfin, a connu un changement de cap dans sa position traditionnellement favorable à Israël. La présidente du Conseil, Giorgia Meloni, a déclaré devant le Parlement que son gouvernement avait de fait gelé tous les nouveaux permis d’exportation d’armes vers Tel-Aviv depuis le début de la guerre [7].
Malgré les variations de ton, ce groupe constitue une orientation européenne en pleine expansion, qui tend à faire du droit international et des droits humains des critères fondamentaux dans la relation avec Israël. Il reflète des pressions croissantes — à la fois populaires et issues des élites — sur le continent, susceptibles à l’avenir de se traduire par des politiques de sanctions effectives. Le tournant dans le discours européen s’est accéléré à partir d’avril dernier, en raison de l’aggravation du siège et de la famine en cours dans la bande de Gaza.

Le discours européen : de la retenue à l’affrontement diplomatique

Depuis avril 2025, les relations euro-israéliennes sont entrées dans une phase d’épreuve concrète, où le conflit entre valeurs et intérêts s’est manifesté plus clairement que jamais. Le langage politique européen à l’égard d’Israël a connu une transformation qualitative, motivée par l’aggravation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, la multiplication des rapports sur les droits humains dénonçant une stratégie d’affamement systématique, des attaques directes contre les femmes et les enfants, ainsi qu’une augmentation des déplacements forcés. Ces évolutions ont suscité d’intenses pressions internes sur les gouvernements européens, alimentées par des manifestations populaires massives et par les prises de position d’organisations de défense des droits humains et de la presse. Cette dynamique a contraint plusieurs exécutifs à reconsidérer leur approche traditionnelle vis-à-vis d’Israël, notamment à la lumière du décalage entre leur discours sur le droit international et leurs positions concrètes concernant le conflit israélo-palestinien. Les principales manifestations de ce changement se déclinent en quatre axes :

1. Renforcement des critiques et activation d’outils diplomatiques

De nombreux États européens ont adopté un ton plus ferme à l’encontre d’Israël, allant au-delà des habituels « appels à la retenue » pour brandir de véritables menaces de sanctions. Le 19 mai 2025, le Royaume-Uni, la France et le Canada ont publié une déclaration conjointe affirmant que la poursuite par Israël du blocus de Gaza et l’entrave à l’acheminement de l’aide humanitaire constituaient « une violation du droit international humanitaire », et annonçant la possibilité de sanctions contre des responsables israéliens — un fait sans précédent à l’égard d’un allié [8]. Ce durcissement du langage est un indicateur clair de l’érosion de l’immunité politique dont Israël a longtemps bénéficié dans ses relations avec ses partenaires occidentaux.

2. Reconnaissance de l’État de Palestine

La France et la Belgique examinent actuellement la possibilité de suivre l’exemple symbolique adopté par l’Espagne, l’Irlande, la Norvège et la Slovénie, qui ont reconnu officiellement l’État de Palestine en mai 2024. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de perte de confiance dans la capacité d’Israël à respecter les solutions politiques ou les normes humanitaires dans le cadre du conflit. Selon le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, « si la France fait un pas en avant, de nombreux autres États suivront » [9].

3. Rappel des ambassadeurs et révision des relations

Dans ce contexte, l’Italie, la France, l’Espagne et le Portugal ont adopté des mesures de pression supplémentaires, notamment en rappelant leurs ambassadeurs de Tel-Aviv [10]. La Belgique et l’Espagne, pour leur part, ont annulé des accords militaires et commerciaux antérieurs avec Israël, et ont demandé la révision de l’Accord de partenariat euro-israélien, qui accorde à Israël des avantages commerciaux dans le cadre du marché européen, malgré ses violations répétées des clauses relatives aux droits humains incluses dans cet accord.

4. Révision des exportations d’armes vers Israël

Après l’annonce par l’Allemagne de l’interdiction d’exporter des armes susceptibles d’être utilisées en violation du droit international, sa position vis-à-vis d’Israël a connu une évolution rapide, atteignant son point culminant en mai dernier, sous la pression de facteurs internes et externes, et dans un contexte de chute spectaculaire du soutien populaire — tombé à 12 %. Tel-Aviv a intensifié ses démarches diplomatiques pour dissuader Berlin d’imposer des restrictions officielles à ses exportations d’armes, alors que le langage politique allemand s’est durci. Le ministre des Affaires étrangères, Johann Vadfoll, a déclaré que l’Allemagne soumettait désormais sa relation avec Israël à un examen juridique rigoureux, soulignant la nécessité pour son pays de respecter les mêmes principes qu’il exige d’autres États, tels que la Russie. Ce changement d’atmosphère, tant politique que sociale, s’est accompagné de mobilisations citoyennes en Allemagne appelant à la suspension des exportations d’armes. Le gouvernement allemand est désormais confronté à une opposition croissante au sein même de sa coalition, certains partis exigeant ouvertement l’arrêt total des livraisons d’armements à Israël. Par conséquent, le soutien inconditionnel de Berlin à Israël est aujourd’hui soumis à une épreuve sans précédent, alors que les interrogations sur les limites de cette alliance se multiplient dans un contexte humanitaire en nette détérioration dans la bande de Gaza [11].

Perspectives de transformation des positions européennes sur Israël

Malgré les évolutions notables observées dans les positions européennes concernant la guerre israélienne contre Gaza, leur impact effectif sur les parties israélienne et palestinienne demeure conditionné par un ensemble de facteurs qui en limitent la portée. En premier lieu, le soutien des États-Unis à Israël reste constant, et il n’existe pas de consensus européen sur l’adoption de mesures de sanction contraignantes. L’Union européenne, en effet, ne traite pas Israël comme un État ordinaire : elle continue de lui accorder des privilèges importants, tels que l’exemption des droits de douane, l’exemption de visa, des accords de coopération scientifique et des financements directs aux universités israéliennes. À ce jour, aucune mesure n’a été prise pour suspendre ces privilèges ni pour imposer des sanctions. Les principales conséquences prévisibles de cette évolution dans la position européenne face à la guerre d’extermination israélienne contre Gaza peuvent être résumées en deux points essentiels :

1. Affaiblissement de la couverture diplomatique d’Israël dans les forums internationaux

L’évolution des positions européennes a contribué à affaiblir la couverture diplomatique historique dont Israël bénéficiait dans les enceintes multilatérales. Certains gouvernements européens sont passés d’un soutien explicite à Israël à des critiques sévères et directes, allant jusqu’à menacer d’imposer des sanctions unilatérales, en particulier après l’apparition de preuves croissantes sur l’usage de la faim comme arme et sur le refus d’autoriser l’entrée de l’aide humanitaire. Bien que ce changement n’ait pas profondément modifié la nature des relations stratégiques avec certaines grandes puissances, comme l’Allemagne et la France, il a néanmoins provoqué des fractures nettes dans le consensus occidental traditionnel en faveur d’Israël. Par ailleurs, la possibilité — aujourd’hui à l’étude — de revoir l’Accord de partenariat euro-israélien, l’un des piliers économiques des échanges commerciaux, pourrait perturber la planification économique israélienne et accentuer son isolement sur les marchés occidentaux. Même sans aller jusqu’à une annulation immédiate ou totale de l’accord, la seule ouverture du débat constitue un signal déstabilisateur.

2. Renforcement des initiatives en faveur de la reconnaissance de l’État de Palestine et du recours au droit international

La montée des appels à la reconnaissance de l’État de Palestine, le retour de la question palestinienne au cœur du débat politique européen, ainsi que la participation de plusieurs États européens à des initiatives juridiques contre Israël devant la Cour internationale de justice — bien que principalement symboliques — renforcent la capacité des Palestiniens à mobiliser le droit international comme instrument de pression politique. En effet, la reconnaissance croissante de l’État de Palestine ne constitue pas seulement un acquis diplomatique, mais ouvre également des perspectives d’élargissement de la représentation juridique et institutionnelle, tout en exerçant une pression sur les gouvernements qui n’ont pas encore procédé à une reconnaissance officielle afin qu’ils reconsidèrent leur position.
Cependant, ce processus reste entravé par plusieurs facteurs : la majorité des États ayant reconnu la Palestine ne disposent pas d’instruments d’intervention directe sur le terrain et ne sont pas en mesure — à eux seuls — de mettre fin à la guerre, de lever le blocus ou d’imposer un règlement politique. De plus, les leviers de pression les plus efficaces demeurent entre les mains de Washington, qui continue de dominer les négociations israélo-palestiniennes, communément appelées « processus de paix ». Les moyens d’action les plus tangibles restent donc cantonnés au domaine symbolique et diplomatique, à moins que les États membres de l’Union européenne ne choisissent de traduire leurs prises de position en pressions effectives au sein même de l’Union, par exemple en suspendant certains accords ou en conditionnant le financement de projets communs à des exigences politiques précises.

Conclusion

Le durcissement notable du langage européen à l’égard d’Israël, les appels de plusieurs États européens à admettre l’État de Palestine comme membre des Nations unies, ainsi que l’ouverture de certains pays à la possibilité d’une reconnaissance formelle, signalent l’émergence d’un changement significatif dans l’architecture des positions occidentales traditionnelles sur le conflit israélo-palestinien. Toutefois, malgré sa portée politique, cette évolution demeure soumise à un ensemble de contraintes structurelles, au premier rang desquelles figure le soutien constant des États-Unis à Tel-Aviv et leur contrôle du cadre de négociation — communément désigné comme le « processus politique » ou le « processus de paix » —, ainsi que la réticence persistante de certaines capitales européennes majeures à adopter des mesures de sanction ou à redéfinir leur relation stratégique avec Israël sur de nouvelles bases.

Notes

[1] “Ireland Officially Recognizes the State of Palestine”, IrishCentral, 28/5/2024, consulté le 31/5/2025, sur : https://acr.ps/1L9zSmb

[2] Sarah Marsh, Matthias Williams & Rachel More, “Germany threatens steps against Israel as tone shifts over Gaza”, Reuters, 27/5/2025, consulté le 3/6/2025, sur : https://acr.ps/1L9zRZ8

[3] “Joint Statement from the Leaders of the United Kingdom, France, and Canada on the Situation in Gaza and the West Bank”, GOV.UK, 24/5/2024, consulté le 31/5/2025, sur : https://acr.ps/1L9zSc3

[4] “Spain Intervenes in ICJ Case on Genocide Prevention in Gaza”,  Middle East Monitor, 29/6/2024, consultéé le 31/5/2025, sur : https://acr.ps/1L9zRQC

[5] James Landale, “Spain, Ireland and Norway Formally Recognise Palestinian State”, BBC News 28/5/2024, consulté le 31/5/2025, sur : https://acr.ps/1L9zRsO

[6] “France may Toughen Stance on Israel if it Continues Blocking Gaza Aid, Macron Says”, Reuters 30/5/2025, consulté le 31/5/2025, sur : https://acr.ps/1L9zSfe

[7] “Meloni: il divieto italiano di esportare armi a ‘Israele’ è il più severo in Europa”, Al-Araby, 17/10/2024, consulté le 31/5/2025, sur : https://acr.ps/1L9zRqj

[8] “Joint Statement from the Leaders of the United Kingdom, France, and Canada on the Situation in Gaza and the West Bank.”

[9] “France May toughen Stance on Israel if it Continues Blocking Gaza aid, Macron Says”.

[10] “Italy, Spain, France, and Portugal summon Israeli ambassadors, and the European Union calls for accountability”,  Alquds.com, 22/5/2024, consulté le 31/5/2025, sur : https://acr.ps/1L9zRGO

[11] “Majority of Germans Oppose Arms Exports to Israel: Poll”, TRT Global, 27/5/2025, consulté le 31/5/2025, sur : https://acr.ps/1L9zRU1