5 Questions à...
La série de vidéos « 5 questions à… » vous propose des analyses de fond sur un temps court, avec des chercheurs de tous horizons, commentant des faits de société ou l’actualité politique internationale en rapport avec le monde arabe. Ces rencontres réalisées sur le mode de l’entretien semi-directif, permettent tout au long de l’année, aux chercheurs, auteurs ou encore artistes de prendre du recul sur leur travail pour nous livrer leurs observations sur leur dernier ouvrage ou réalisation portant sur la région ou le domaine dont ils sont les spécialistes.
5 questions à Laetitia Bucaille & Agnès Villechaise
autour de leur ouvrage collectif, Désirs d’islam, portraits d’une minorité religieuse en France, Presses de Sciences Po, 2020.
Entretien réalisé par Isabel Ruck, responsable de recherche et de coordination scientifique au sein du CAREP Paris, nov. 2O2O.
Lætitia Bucaille, professeure de sociologie et vice-présidente de l’INALCO et Agnès Villechaise, maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Bordeaux nous proposent, à travers la présentation de leur dernier ouvrage, une approche de l’Islam qui se veut plurielle, mosaïque et complexe, à contre-courant de la stigmatisation souvent rencontrée ces dernières années lorsqu’on parle de cette religion. De la question des relations entre République et Islam à « l’islamo-centrisme » en passant par « l’approche sécuritaire » ; les auteures prônent, dans cet entretien, la nécessité d’un débat dépassionné et éclairé par la lecture complexe que permettent les sciences humaines et sociales de l’Islam en France, afin d’éviter une tonalité polémique qui exacerbe le repli identitaire lui-même dénoncé par ce discours.
5 questions à Bertrand Badie
autour de l’ouvrage Inter-socialités, Le Monde n’est plus géopolitique, CNRS éd., 2020.
C’est la fin d’un monde géopolitique que nous présente Bertrand Badie, professeur des Universités à Science Po Paris et enseignant-chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales (CERI). Il définit dans cet entretien le nouveau concept « d’inter-socialités » plus adéquat selon lui pour rendre compte du réel des relations internationales contemporaines, menées non plus par le politique mais par les questions sociales. Il semble qu’aujourd’hui les phénomènes de « décomposition sociale » soient plus structurants des relations internationales que les interventions militaires d’autrefois. Les inter-socialités de ce nouveau monde, illustrées en premier lieu par les printemps arabes, représentent une défiance vis-à-vis du politique, habitué à réagir à des revendications et non à l’expression d’une colère à l’encontre du « système ». Le défi pour l’avenir sera, selon Bertrand Badie, de réussir à bâtir une gouvernance globale capable de répondre à des enjeux sociaux internationaux communs, face auxquels le vieux monde westphalien n’a plus de prises.
Entretien réalisé par Isabel Ruck, responsable de recherche et de coordination scientifique au sein du CAREP Paris, oct. 2O2O.
5 Questions à Ahmed Mhidi
pour comprendre la résurgence de l’État islamique dans le nord-est syrien
Entretien en anglais réalisé par Isabel Ruck, responsable de recherche et de coordination scientifique au sein du CAREP Paris, fév. 2O2O.
Ahmed Mhidi, chercheur au Centre pour le dialogue humanitaire revient sur la place qu’occupe l’organisation de l’État Islamique dans le nord-est de la Syrie parmi les différents protagonistes allant des tribus locales aux puissances internationales comme les États-Unis ou la Turquie. Il semble que de l’instabilité politique de la région, due aux différentes stratégies d’acteurs locaux et internationaux, naisse l’espace dans lequel l’organisation parvient à trouver des ressources à la fois humaines et financières pour se maintenir et continuer d’exister.
5 questions à Bayram Balci
pour comprendre l’invasion turque en Syrie
Bayram Balci, directeur de l’Institut français d’études anatoliennes (IFEA) et chercheur au CERI-Sciences Po, revient sur les enjeux de l’intervention turque en Syrie et la complexité des relations turco-syriennes à partir de l’accord d’Adana (1998) jusqu’à l’accord de Sotchi (2018) en passant par la question de l’accueil des réfugiés syriens. La Turquie semble conforter sa position prééminente dans la région en jouant sur des facteurs de politiques internes et externes pour s’affirmer en tant qu’acteur incontournable des négociations et très probablement comme l’un des futurs protagonistes de la reconstruction de la Syrie avec laquelle elle partage 900 km de frontières.
Entretien réalisé par Isabel Ruck, responsable de recherche et de coordination scientifique au sein du CAREP Paris, nov. 2019.